Ceci n’est pas le croisement improbable entre un hérisson et une palourde, c’est un bivalve peu commun qui peut faire des trous dans les bateaux en bois.
La pholade, du grec phôlas, phôlados « qui vit dans des trous » , est un mollusque bivalve lamellibranche dont les coquilles de tailles égales, dite « équivalve », ont un profil très allongé. Parmi les variétés connues à ce jour, la pholade blanche (Barnea candida), de taille moyenne 65 mm, celle de la photo. La pholade est un mollusque filtreur qui possède deux siphons, l’un inhalant pour aspirer l’eau et capturer les organismes planctoniques en suspension, l’autre exhalant pour le rejet de l’eau et des déchets.
La pholade vit exclusivement sur les côtes rocheuses où elle constitue des colonies, parfois nombreuses, surtout lorsqu’elle a trouvé des rochers à sa convenance, ni trop durs, ni trop tendres. Elle fore la roche tendre avec la partie arrondie et dentée de chacune de ses valves, concentrée en rides rayonnantes et en épines. Comme une lime, par un mouvement de légère rotation de petite amplitude et très lent, le coquillage use le substrat de quelques millimètres par mois. Ce qui finit par produire une galerie du diamètre du mollusque qui, installé au fond, envoie son siphon libre vers l’ouverture du puits pour s’alimenter. Avec sa croissance, le trou s’élargit. Il est totalement à l’abri des prédateurs. Les pholades sécrèteraient une liqueur phosphorescente mais les avis divergent sur ce point. On l’appelle « pitaut » en Normandie, « dail » en Poitou, « datte » à Toulon et « vrille » en Loire Atlantique.
Si les pholades sont bien présentes sur nos côtes, l’interdiction des outils destructeurs rend la pêche quasiment impossible.
http://doris.ffessm.fr/Especes/Barnea-candida-Pholade-blanche-2121