C’ est sans conteste l’un de nos meilleurs virtuoses. A la différence de nombreux oiseaux, le chant du Rouge-gorge ne se limite pas à la seule saison des amours . Au coeur de l’hiver, il clame encore ses titres de propriété ! Fait peu banal chez les passereaux, certaines femelles de rouges-gorges se mettent à leur tour à chanter là où elles hivernent !
Eté comme hiver, il défend son domaine contre l’intrusion de ses congénères. Quiconque possède un jardin peut vérifier au quotidien l’intolérance des rouges-gorges. Ces oiseaux voient rouge, au propre comme au figuré !
La ritournelle de notre oiseau est beaucoup plus sophistiquée qu’il n’y paraît, puisqu’un spécialiste français en bioacoustique y a décelé 250 éléments différenciés et un répertoire de 1 300 motifs, rien de moins !
Son populaire surnom de compagnon du jardinier n’est pas usurpé ! En effet l’oiseau, non content d’égayer le labeur de son chant dynamique, fait également office de baromètre ! Un vieux dicton affirme en effet que la simple observation de l’attitude d’un rouge-gorge peut servir de météo. S’il chante sur le sol, au pied de la haie, c’est que la pluie n’est pas loin. Au sommet du plus grand arbre, il salue le beau temps. Les plumes gonflées, il annonce le froid.
La légende du Rouge-gorge .
Il y a fort longtemps, il n’était qu’un modeste oiseau au plumage brunâtre.
Alors qu’il voletait, il s’approcha du christ supplicié sur sa croix. Il vint se poser sur son épaule. De ses ailes, il essuya les larmes du Christ, de son bec il arracha les épines qui lui blessaient la tête, lorsqu’une goutte de sang tomba sur sa gorge, colorant à jamais son humble plumage.